La recherche de l’acteur: trouver un registre
Il s’agit de raconter et de revivre l’histoire : le registre de l’acteur doit partir, ainsi, des sensations internes du texte, multipliées par la recherche créative, surtout avec des improvisations avec le mouvement et la voix, de chaque élément de l’histoire.
Cette recherche personnelle part d’une écoute ou d’un sens d’ouverture et d’attention sensorial à l’espace. Le registre émerge d’une atmosphère, mais aussi d’une recherche des changement de rythmes, de tonalités, de textures, enfin, des « fuites » de style à cette atmosphère. On cherche une carte, une partition du vécu par où le comédien puisse voyager à chaque performance, en se libérant du sens de la répétition.
Le soutien des objets
Comme objets de scène, il y a deux caisses antiques pour les matériaux comme celles qui existaient autrefois dans les théâtres, mais qui, ici, sont toujours vides. On utilise leur poids, leur possibilité d’appui, leur résonance, leur forme, leur ouverture, etc. Elles changent tout le temps, en prenant le rôle de personnages, d’objets de l’histoire ou de la situation scénique, comme le comédien lui-même change au fur et à mesure qu’il entre dans l’histoire.
Les objets, qui ont une présence scénique très forte, gagnent du sens dans ce projet, parce qu’il s’agit d’objets qui tendent à être oubliés dans le théâtre. Ils gagnent de la profondeur dans leur vide, au niveau de la réflexion sur le plan de l’art et le plan de la vie, comme une réponse restée ouverte.
Du point de vue de la performance, ils aident à établir un pont entre le plan du conteur d’histoires et celui du comédien qui la revit. Il y a un parallèle, aussi, dans le conte, entre le plan de la description et le plan de l’action.